Réflexions
26 février 2020
Être chez soi, ailleurs
Où te sens-tu le plus chez toi? Voilà une question fréquemment posée aux expatriés et aux nomades qui sillonnent le monde. Une question plutôt simple à répondre pour la plupart des gens. Un concept assez général que l'on définit normalement très rapidement. La famille, la maison, les amis. Le pays, la ville, le quartier. Le travail, les collègues. Les couches de réconfort sont multiples. C’est comme une série de poupées russes. Plusieurs matriochkas qui s’emboîtent autour de toi, minuscule et ultime poupée sise au centre. Mais si le chez-soi était plutôt juste toi? La plus grande des matriochkas. Assumer que tu es l’hôte. Que le chez-soi se transporte. Qu’il peut être partout. Où tu veux.
Dans tous mes voyages, des moments de réflexion il y en a eu. Sinon, à quoi servent les voyages? Immanquablement, l’écho d’une éventuelle vie dans le pays visité retentissait. J'ai l'imagination fertile. Je prend plaisir à visualiser le style de vie que je pourrais avoir ailleurs dans le monde. De plus, j’ai toujours ressenti l’envie de bouger. Même toute petite.
Il y a plusieurs années, une personne m’a dit : “tu verras, un jour, tu sauras où tu veux vraiment être”. Je l’ai cru. J'ai gardé espoir.
Avril 2016. San José. Costa Rica. Vol de retour WestJet 3403. Les roues de l’avion décollent du tarmac. Des larmes jaillissent de mes yeux. Je ne veux pas partir. Je sais désormais que je dois revenir. Cette fois-ci, l’écho revient constamment. Comme s'il s'était amalgamé au ressac de l'océan. Pour battre mon imaginaire.
J’y suis retournée. Pour confirmer. Cette personne avait bien raison. C’est là que je veux être. À Playa Avellanas. Près de l'océan. Dans la jungle. Sous la protection des singes hurleurs.