Une vie verte et une plage couleur noisette

Pourquoi le Costa Rica? C’est flou, mon premier voyage date déjà de quatre ans. Une chose est certaine, je voulais rejoindre le soleil. Pour m’y réchauffer. Pour faire rougir mon coeur, ma peau et mes idées. La saison froide fait des ravages! Oui, voilà, retrouver les couleurs perdues par l’hiver, m’aveugler de beautés. Le bleu outremer de l’océan Pacifique, le sable blond des plages, les dégradés orangés et violacés du crépuscule, le vert luxuriant des forêts primaires. C’est pour cela que j’ai choisi le Costa Rica. C’était deux ans après un voyage inoubliable au Vietnam. Je poursuivais ainsi ma quête d’exotisme.

Mes premiers jours en sol costaricain, je les ai passés en bordure de l’océan Pacifique, sur la péninsule de Nicoya, à Playa Avellanas. En planifiant le voyage, j’avais déniché un petit gîte eco-friendly tenu par un jeune couple de français à la bouille sympathique. Un gîte appelé Vida Verde. Vie Verte. Un nom simple à la signification pourtant énorme. Je l’ai compris assez rapidement. Une vie définie par la nature, la simplicité, la durabilité, la tranquillité et la pureté. Au Costa Rica, on dit Pura Vida. Les sept jours de Pura Vida passés à Vida Verde ont été grandioses. Ils ont aussi été magnifiés par les premiers balbutiements d’une amitié.

Le reste du voyage n’a ensuite été qu’une suite de souffles coupés. Les couleurs n’ont cessé de se mélanger. Un tableau d’une ineffable harmonie se dessinant devant moi au fil des jours. Le départ fut difficile. Les secousses du décollage ont tout fait basculer. Des larmes ont ruisselé le long de mes joues. Le volcan de l’évidence grondait. Comme si je laissais derrière une partie de moi. Pourquoi se séparer d’une telle oeuvre? Pourquoi partir?

De retour au pays, avec mes sens encore aiguisés, je me suis perdue dans les réflexions. Les questionnements ont commencé à mûrir. Déjà à cette époque, je caressais l'envie de vivre à l’étranger. Plus encore, de posséder un guesthouse. Pour accueillir les gens, partager les cultures et façonner l'expériences des voyageurs. La puissance du sentiment que j’ai ressenti pour le Costa Rica et pour Playa Avellanas ne m’a pas lâché. Deux ans plus tard, j’ai décidé de retourner là où les couleurs ne s’estompent jamais. Pour confirmer si le sentiment était toujours aussi profond. Si la vie verte était toujours aussi douce.

Je me suis posée à Playa Avellanas. De nouveau à Vida Verde. L’amitié avec les propriétaires et leurs deux filles s’est tissée. Mon amour pour la plage et la communauté s’est fortifié. Quelques jours avant de partir, une opportunité s’est présentée. Parfois la vie! J’y suis retournée à nouveau quelques mois plus tard. Plus longtemps cette fois, pour vivre le quotidien, pas seulement la carte postale. Une étonnante épopée qui s’est soldée par un retour volontaire au bercail. Pour prendre du recul sur l’expérience, pour faire le point. Peu de temps a suffi. Les mois d'hiver m'ont aidé à confirmer comment et où je voulais mener les prochaines années de ma vie.

Aujourd’hui, je m'apprête à boucler la boucle. Le point de départ de mon amour pour le Costa Rica devient mon projet. Celui de ma vie. Cette vie douce tant imaginée, tant rêvée. Tout a commencé en juillet 2019, quand j’ai appris que les amis mettaient en vente Vida Verde. Nous prenions alors un verre de retrouvailles. Il n’a suffit que d’un regard discrètement tourné vers mon amoureux. Nos pensées avaient fusionnées. Il savait comment je me sentais. Que l’opportunité espérée se présentait enfin.

Ça m’aura pris un an et demi pour arriver à réaliser ce projet ambitieux, à trouver le financement nécessaire pour acquérir Vida Verde. Une année et demi à aligner les étoiles. Puis au final, quatre années auront été nécessaires pour rattraper l’écho retentissant de la Pura Vida, pour enfin peindre mes jours avec les couleurs du paradis.

Bientôt, avec le plus grisant des bonheurs, je prendrai la relève de Vida Verde. J’aurai ma vie verte et ma plage couleur noisette. Mais plus important encore, j’aurai mes amis près de moi. Ceux à qui je dois une partie de cette nouvelle vie. Et bien sûr, mon amour de tous les jours...lui aussi, il a eu le souffle coupé!

P.S. Avellanas signifie noisette en langue de Molière ;)

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Je m'appelle Joëlle et je suis une expat basée à Playa Avellanas au Costa Rica. Je partage mes réflexions d'étrangère et j'écris sur la vie que j'ai choisie, celle dont j'ai tant rêvée. Suis-moi dans cette belle aventure et découvre ton étrangère à toi.